mardi 19 novembre 2013

etape 7 : champex - trient

 mercredi 31 juillet 2013

7 h 30    + 1 200 m    - 1 400 m


  Rapide petit sentier pris à 8 h pour rejoindre la variante du GR au début du Val d'Arpette car je veux affronter ce passage présenté comme mythique sur le TMB et la bonne météo m'y encourage. Le parcours longe d'abord un torrent qui caracole dans l'alpage très plat ; puis se fraie sa place parmi les bovidés au poil sombre et aux jolies cornes pour disparaître, tout là-bas, dans le massif déchiqueté qui me fait face. La fenêtre d'Arpette se cache encore mais la difficulté est bien apparente : c'est haut, c'est raide, c'est caillouteux, c'est enneigé, ça se mérite !










  Après avoir traversé un bois de pin, je poursuis par un sentier semi-rocailleux à flanc de montagne qui devient franchement rocailleux en proportion de la pente qui s'accentue et de la végétation qui régresse. Les éboulis finissent par recouvrir le tracé, de plus en plus imprécis, égarant le randonneur au gré des débuts de sentier bientôt avortés. Heureusement, de place en place, des marques sont peintes sur la roche, bien visibles, ramenant les brebis égarées vers l'objectif que l'on aperçoit maintenant.







le sentier est là
et là aussi










  La pente est devenue raide. A gauche, les aiguilles d'Arpette, somptueuses, s'éboulent pour former le pierrier sur lequel je progresse difficilement. Un ou deux névés suivent puis ce sont les dernières centaines de mètres, très abruptes et enfin le col (2 665 m). Il fait beau, je suis en forme (1 000 m de dénivelé en moins de 3 h sur un tel chemin !) et heureux. La plateforme de la Fenêtre d'Arpette est de taille réduite et, comme il est midi, les randonneurs sont tous à la recherche d'un coin de rocher pour se reposer et avaler un repas bien mérité sous le regard de convoitise et la hardiesse des choucas.

Aiguilles d'Arpette
Fenêtre d'Arpette










  L'appellation de fenêtre ne me paraît pas usurpée tant il est vrai que deux panoramas se confrontent. Il y a un dedans et un dehors, séparés par un mur de granit de part et d'autre de l'ouverture.
  Le dedans, tout près, juste derrière moi, je viens de le traverser. Il présente une vue un peu courte, fripée sur les bords et encaissée : le Val d'Arpette.
  Le dehors, ample et dégagé, en face de moi, je vais l'emprunter. Il débute à gauche par le glacier du Trient prolongé de ses séracs se perdant dans la vallée, se poursuit par une cacophonie de sommets acérés que l'on tutoie, puis disparaît à droite, vers le nord. A une douzaine de kilomètres, droit devant, le lac du Vieux Emosson niche ses eaux turquoise au creux des sommets.
  L'ensemble est grandiose et sans conteste se présente comme l'un des plus beaux sites du Tour du Mont-Blanc. On comprend pourquoi les randonneurs prolongent la pause et diffèrent sans cesse le moment d'affronter la descente.

derrière



devant













  Car celle-ci est raide, extrêmement raide au début, tracée dans les éboulis. Le silence de la montagne est troublé en permanence par les pierres qui fuient sous les chaussures et de temps en temps par des grondements sourds et des craquements brefs. C'est le glacier qui respire, poussant devant lui les séracs qui se brisent. Assez vite toutefois, le sentier cheminera en balcon, traversera une forêt, rejoindra au fond de la vallée les eaux de fonte du glacier et me mènera jusqu'à l'auberge du Mont-Blanc à Trient (1 280 m). Ce fut une jolie descente.

glacier du Trient











  A Trient, toujours en Suisse donc, j'abandonne le décor du train électrique pour me plonger dans le village de poupées. C'est à ça que me font penser l'absence de clôtures, les chalets, les hôtels d'une autre époque et en couronnement, l'église immaculée coiffant un petit monticule au centre du village. Bien que le gîte soit modeste - ancien hôtel reconverti - je goûte de nouveau au luxe : une chambre pour moi seul, des sanitaires en nombre juste en face, une terrasse et un personnel accueillants... c'est le bon côté de la Suisse et on se prend à rêver d'y passer des vacances estivales. En attendant, aujourd'hui est jour de fête nationale ; un feu d'artifice est prévu mais je suis trop fatigué pour veiller, d'autant plus que l'étape de demain sera exigeante.











 

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