mardi 12 novembre 2013

étape 3 : col de la croix du bonhomme - refuge élisabetta

 samedi 27 juillet

7 h 30    + 1 100 m    - 1 300 m


  Départ du refuge à 8 heures ce matin encore. Ça deviendra une habitude. Je commence par rebrousser chemin sur 250 m pour emprunter la variante par le col des Fours. Les variantes aussi s'inscrivent au chapitre des habitudes mais, à ce qu'on dit, l'accroissement des difficultés est largement récompensé par le surcroît de beauté des paysages. Et Dieu sait s'ils sont magnifiques !

  Des langues d'une neige dure traverse le chemin et les bâtons deviennent bien vite indispensables. Le col est atteint en une demie-heure et comme le temps est clair, je poursuis la montée jusqu'à la table d'orientation de la Tête nord des Fours (2 756 m). Ce sera mon modeste sommet sur le Tour et l'occasion, en redescendant, d'approcher un troupeau de bouquetins se réchauffant au soleil à moins de cent mètres, nullement effarouchés.




la Tête nord des Fours (2 756 m)





vue depuis la Tête des Fours









  C'est ensuite une longue descente prudente dans la neige, puis à travers les torrents, les alpages boueux, pour finir enfin dans la cluse de la Ville des Glaciers ( 1 789 m), à l'altitude révolutionnaire et à la taille minuscule. Toute cette descente est un enchantement pour les yeux, ponctuée de nombreuses fleurs d'alpage. C'est le Beaufortain, territoire des vaches Tarines et Abondance dont le lait se transforme en délicieux fromage dans des affinages apparaissant parfois.

















  A midi, je fais une courte halte au chalet-refuge des Mottets avant de gravir une barre rocheuse par un chemin à la raideur essoufflante (220 m de dénivelé en moins de 1 500 m) qui se prolonge plus calmement jusqu'au col de la Seigne ( 2 516 m) atteint en 2 h. Au loin devant moi, une grisaille lourde venant de l'est semble bien installée dans la vallée, piégée par la chaîne continue d'arêtes et d'aiguilles, support naturel de la frontière entre la France derrière moi, et l'Italie devant.




col de la Seigne (2 516 m)









  S'ensuit une descente rapide et plaisante dans le vallon de la Lée Blanche avec arrêt curiosité à l'ancienne casemate transformée en centre d’accueil et d'initiation à la nature grâce à des fonds européens. L'utilité m'en paraît douteuse, le lieu n'étant guère fréquenté que par des randonneurs avides d'eau et de sanitaires qui leur sont refusés sous prétexte de pénurie. Peu m'importe ! le chemin s'aplanit sur 1 km, de l'eau ruisselle et s'écoule un peu partout, et un raidillon que je trouve sévère à la fin de cette longue étape avec deux cols me conduit à 15 h 30 au refuge Elisabetta (2 200 m), sympathique chalet toisant la vallée mais écrasé par le glacier de la Lée Blanche.

  Soirée et repas très conviviaux font un peu oublier des dortoirs sur planche en continu avec 0,50 m de largeur par randonneurs. Avec un peu d'astuce, j'arrive à prendre mes aises et à dormir pour la seconde fois à plus de  2 000 m au lieu de mes 6 m habituels, ce qui vaut bien quelques sacrifices.






glacier de la Lée Blanche



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